Avec La valse des Odieux, Sylvie-Catherine de Vailly offre une entrée
remarquable et remarquée à l’inspecteur Jeanne Laberge dans la littérature
policière québécoise, et aux lecteurs le plaisir de commencer une série
policière de qualité.
Tout
pourrait se dérouler paisiblement dans ce petit village où tout le monde
connaît son voisin, mais une ombre en a décidé autrement. Des incendies,
manifestement criminels, commencent à éclater un peu partout. Chacun se terre
et apprend à se méfier. Les relations de bon voisinage font place à la défiance,
lorsqu’Augustine, surnommée affectueusement la vieille demoiselle, disparaît
sans laisser de traces.
Quand
l’inspecteur Jeanne Laberge, première femme à accéder à un tel poste dans la
police, est chargée de l’affaire au grand dam de certains habitants et certains
de ses collègues, elle découvre un village meurtri et notamment une petite
fille, Bernadette, narratrice de cette histoire épouvantable. Ces deux
personnages apportent une dimension exceptionnelle au roman : entre
détermination et innocence, l’enquête avance pour découvrir les coins les plus
sombres de l’âme humaine, ce lieu où le meurtre devient un moyen ordinaire d’obtenir
ce qu’on veut. Malgré cette noirceur, se dégage un charme indéniable, celui-là
même que l’on prête aux petits villages, que l’on qualifie de pittoresques. Et
pourtant, rien dans La valse des Odieux
ne se limite à un simple particularisme régional. L’action pourrait se passer
au Québec, en France, en Allemagne : le propos est universel.
Sylvie-Catherine
de Vailly attise la curiosité du lecteur et le tient en haleine de la première
à la dernière ligne. Impossible de laisser ce roman, ces personnages
attachants, cette intrigue si bien ficelée : La valse des Odieux se lit d’une traite et une seule. Parfait de
bout en bout, ce roman pourrait être cité en exemple à tous les apprentis
écrivains : des débuts de chapitres qui captivent immédiatement le
lecteur, des personnages attachants et bien développés, une intrigue mise en
scène avec maestria, une recherche si bien maitrisée qu’elle s’imbrique
totalement dans la structure même de ce livre, et ce sans artifice, des pauses
pour ménager le suspense au moment parfait. On ne peut que s’incliner devant le
savoir-faire de Sylvie-Catherine de Vailly qui écrit, en ce moment-même, une
seconde aventure de l’inspecteur Jeanne Laberge. Madame de Vailly, chapeau bas
!
Marie-Pierre Laëns
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