mardi 13 août 2013

Sociologie du zombie : une étude hilarante



La vague d’assaut des zombies continue, mais apporte un tout nouveau regard, un humour 100 % formol et une histoire quelque peu originale avec Comment j’ai cuisiné mon père, ma mère et retrouvé l’amour de S.G. Browne.
Andy est un homme comme les autres. Il a une femme, une fille, des parents. Enfin, il est presque comme les autres : quelques jours après un accident de voiture mortel, il s’est réveillé zombie. Dure condition que la sienne : paria de la société des Respirants (alias les vivants), il vit dans la cave à vin de son père, se fait insulter par des passants dans les bons jours et manque de se faire arracher un membre dans les mauvais. Heureusement, il fait partie d’un groupe de soutien pour zombies…
Avec Comment j’ai cuisiné mon père, ma mère et retrouvé l’amour, le lecteur découvre une nouvelle sociologie du zombie,  à travers les yeux d’Andy. Ce récit à la première personne est émouvant, franchement hilarant, grinçant et noir à souhait. L’auteur semble toutefois avoir changé de cible en cours de route : Andy ne pense pas, n’agit pas en adulte de 34 ans, mais bien en ado. Les balades avec les copains la nuit, les soirées de beuverie dans la cave de papa, l’opposition aux parents qui ne sont là que comme figures autoritaires ou pour incarner l’incompréhension face à la condition et l’identité de leur fils, tout cela fait beaucoup plus référence à un adolescent qu’à un adulte. Le décalage se fait sentir de plus en plus, jusqu’à ce qu’Andy se lance dans une croisade : celle des droits civiques des morts-vivants. Ce combat va le mener en pleine lumière, sous les projecteurs de l’émission d’Oprah, mais également en pleine noirceur dans une cage de la S.P.A. Impossible de dévoiler l’intrigue plus avant sans gâcher le plaisir de la découverte.
Le lecteur se surprend à prendre fait et cause pour ce zombie et ses amis, et ne peut empêcher son cœur de battre plus fort quand tout ce petit monde est en danger. S. G. Browne structure si bien son roman qu’il est presqu’impossible de le lâcher avant la fin. Un très bon coup de la toute jeune maison, Mirobole Éditions sur laquelle on va garder un œil. C’est certain.
S.G. Browne, Comment j’ai cuisiné mon père, ma mère et retrouvé l’amour, Mirobole Éditions, 378 pages, ISBN : 979-10-92145-06-9

Marie-Pierre Laëns

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