Prix littéraires

Vendredi 10 mai 2013



Un rapide tour d’horizon des prix littéraires.
À ce stade de l’année, il n’est pas toujours facile de se souvenir qui a obtenu quoi. Voici donc une présentation sommaire des lauréats principaux  de l’année littéraire.

Prix Goncourt de la nouvelle : Fouad Laroui, L'étrange affaire du pantalon de Dassoukine, Julliard, ISBN : 978-2-260-01671-7

 

Présentation de l'éditeur :

Un fonctionnaire marocain, chargé d'acheter à Bruxelles du blé pour son pays, se retrouve mortifié quand son unique pantalon lui est dérobé. C'est sanglé dans une défroque digne d'un clown qu'il se présente devant la Commission européenne et, contre toute attente, réussit sa mission...
Un garçon désireux de se faire délivrer un passeport s'aperçoit que, au regard de l'administration, le village de son enfance n'existe pas. Par conséquent, n'étant jamais né, il est inconnu au bataillon...
Un édile marocain, devant l'absence de piscine dans sa ville, invente pour y remédier le concept de «natation sèche»...
Avec un humour décapant, Fouad Laroui met en scène des situations paradoxales et déroutantes dans lesquelles ses personnages sont sans cesse contraints de se remettre en question. De livre en livre, il continue d'explorer l'une des émotions premières de tout être humain : l'irrépressible éclat de rire devant l'absurdité de notre condition.


Prix France Télévision (essai) : Nicolas Werth, La route de Kolyma, voyage sur les traces du goulag, Belin, ISBN : 978-2-7011-6416-8


Présentation de l’éditeur : Historien de l'URSS stalinienne, Nicolas Werth a éprouvé le besoin d'aller sur place, à la recherche des traces du plus grand système concentrationnaire du vingtième siècle. La route de la Kolyma est le récit de cette expédition insolite et fascinante dans l'immense contrée isolée de la Sibérie orientale, à neuf heures de vol de Moscou.
Région emblématique du Goulag, la Kolyma, grande comme deux fois la France, est aujourd'hui une région sinistrée, aux villes dépeuplées. Nicolas Werth a rencontré les derniers survivants des camps, mais aussi les membres de l'association Memorial qui luttent pour que cette page sombre de l'Histoire ne soit pas oubliée. Il a sillonné les pistes de la Kolyma, pour tenter de retrouver les vestiges des camps de travail forcé, où les détenus extrayaient, dans des conditions extrêmes, l'or, la grande richesse de la Kolyma. Une quête souvent vaine, tant les traces se sont effacées dans ces terres que l'homme n'a jamais véritablement conquises.
Comment appréhender cette civilisation disparue ? Ce voyage à la recherche de la Kolyma perdue est aussi une réflexion sur le métier d'historien

Grand prix RTL-Lire : Jeanne Benameur, Profanes, Actes Sud, ISBN : 978-2-330-01428-5

Présentation de l’éditeur : Ancien chirurgien du coeur, il y a longtemps qu'Octave Lassalle ne sauve plus de vies. À quatre-vingt-dix ans, bien qu'il n'ait encore besoin de personne, Octave anticipe : il se compose une « équipe ». Comme autour d'une table d'opération - mais cette fois-ci, c'est sa propre peau qu'il sauve. Il organise le découpage de ses jours et de ses nuits en quatre temps, confiés à quatre « accompagnateurs » choisis avec soin. Chacun est porteur d'un élan de vie aussi fort que le sien, aussi fort retenu par des ombres et des blessures anciennes. Et chaque blessure est un écho.
Dans le geste ambitieux d'ouvrir le temps, cette improbable communauté tissée d'invisibles liens autour d'indicibles pertes acquiert, dans l'être ensemble, l'élan qu'il faut pour continuer. Et dans le frottement de sa vie à d'autres vies, l'ex-docteur Lassalle va trouver un chemin.
Jeanne Benameur bâtit un édifice à la vie à la mort, un roman qui affirme un engagement farouche. Dans un monde où la complexité perd du terrain au bénéfice du manichéisme, elle investit l'inépuisable et passionnant territoire du doute. Contre une galopante toute-puissance du dogme, Profanes fait le choix déterminé de la seule foi qui vaille : celle de l'homme en l'homme.

Prix Louis Guilloux 2013 : Hubert Haddad, Le peintre d’éventail, Zulma, ISBN : 978-2-84304-597-4

Présentation de l’éditeur : C'est au fin fond de la contrée d'Atôra, au nord-est de l'île de Honshu, que Matabei se retire pour échapper à la fureur du monde. Dans cet endroit perdu entre montagnes et Pacifique, se cache la paisible pension de dame Hison dont Matabei apprend peu à peu à connaître les habitués, tous personnages singuliers et fantasques.
Attenant à l'auberge, se déploie un jardin hors du temps. Insensiblement, Matabei s'attache au vieux jardinier et découvre en lui un extraordinaire peintre d'éventail. Il devient le disciple dévoué de maître Osaki.
Fabuleux labyrinthe aux perspectives trompeuses, le jardin de maître Osaki est aussi le cadre de déchirements et de passions, bien loin de la voie du zen - en attendant d'autres bouleversements...
Avec le Peintre d'éventail, Hubert Haddad nous offre un roman d'initiation inoubliable, époustouflant de maîtrise et de grâce.

Prix France Culture-Télérama : Frédéric Roux, Alias Ali, Fayard, ISBN : 978-2-213-67206-9

Présentation de l’éditeur : Entre ce qu'en disait Odessa Clay : «J'ai jamais compris pourquoi Dieu m'avait choisie pour être sa mère» et ce qu'en dit Khalia Ali : «Il n'est plus rien, juste un objet», soixante-dix ans ont passé, Cassius Marcellus Clay Junior est devenu Muhammad Ali, le plus grand sportif de tous les temps.
Entre Richard Nixon qui dansait la gigue dans le bureau ovale à l'idée que ce «trou-du-cul de déserteur» avait perdu pour la première fois et Barack Obama qui travaille sous une photo du jeune Clay victorieux, le parcours de Muhammad Ali épouse celui de l'histoire des États-Unis et des conditions modernes de sa représentation.
Comme son personnage et son destin valent mieux qu'un essai sur l'évolution des rapports raciaux des années 1950 à nos jours ou qu'une biographie conventionnelle, il a fallu, pour en faire un roman, démonter et remonter quelques milliers de points de vue, souvent contradictoires. Comme si, en un certain ordre (r)assemblées, les révélations à son sujet, les anecdotes inédites, les controverses et les sentences lapidaires formaient la seule épopée à la hauteur de celui qui a reflété son époque, crevé les écrans, et qui déborde encore les cadres.



Prix des libraires : Yannick Grannec, La déesse des petites victoires, Anne Carrière, ISBN : 978-2-84337-666-5

Présentation de l’éditeur : Université de Princeton, 1980. Anna Roth, jeune documentaliste sans ambition, se voit confier la tâche de récupérer les archives de Kurt Gödel, le plus fascinant et hermétique mathématicien du XXe siècle.
Sa mission consiste à apprivoiser la veuve du grand homme, une mégère notoire qui semble exercer une vengeance tardive contre l'establishment en refusant de céder les documents d'une incommensurable valeur scientifique.
Dès la première rencontre, Adèle voit clair dans le jeu d'Anna. Contre toute attente, elle ne la rejette pas mais impose ses règles. La vieille femme sait qu'elle va bientôt mourir, et il lui reste une histoire à raconter, une histoire que personne n'a jamais voulu entendre. De la Vienne flamboyante des années 1930 au Princeton de l'après-guerre ; de l'Anschluss au maccarthysme ; de la fin de l'idéal positiviste à l'avènement de l'arme nucléaire, Anna découvre le parcours d'une femme confrontée toute sa vie à une équation impossible entre le génie, l'amour et la folie.


 

Joël Dicker, La vérité sur l’affaire Harry Québert, De Fallois, ISBN : 978-2-87706-816-1
Grand gagnant de la rentrée littéraire, ce roman a remporté le Goncourt des lycéens et le Grand prix de l’Académie Française. Et le public le plébiscite.
Présentation de l’éditeur : À New York, au printemps 2008, alors que l'Amérique bruisse des prémices de l'élection présidentielle, Marcus Goldman, jeune écrivain à succès, est dans la tourmente : il est incapable d'écrire le nouveau roman qu'il doit remettre à son éditeur d'ici quelques mois.
Le délai est près d'expirer quand soudain tout bascule pour lui : son ami et ancien professeur d'université, Harry Quebert, l'un des écrivains les plus respectés du pays, est rattrapé par son passé et se retrouve accusé d'avoir assassiné, en 1975, Nola Kellergan, une jeune fille de 15 ans, avec qui il aurait eu une liaison.
Convaincu de l'innocence de Harry, Marcus abandonne tout pour se rendre dans le New Hampshire et mener son enquête. Il est rapidement dépassé par les événements : l'enquête s'enfonce et il fait l'objet de menaces. Pour innocenter Harry et sauver sa carrière d'écrivain, il doit absolument répondre à trois questions : Qui a tué Nola Kellergan ? Que s'est-il passé dans le New Hampshire à l'été 1975 ? Et comment écrit-on un roman à succès ?
Sous ses airs de thriller à l'américaine, La Vérité sur l'Affaire Harry Quebert est une réflexion sur l'Amérique, sur les travers de la société moderne, sur la littérature, sur la justice et sur les médias.

Philippe Djian, Oh…, Gallimard, ISBN : 978-2-07-012214-1 a remporté l’Interallié. 

Description de l’éditeur : «Décembre est un mois où les hommes se saoulent - tuent, violent, se mettent en couple, reconnaissent des enfants qui ne sont pas les leurs, s'enfuient, gémissent, meurent...»
"Oh..." raconte trente jours d'une vie sans répit, où les souvenirs, le sexe et la mort se court-circuitent à tout instant.

Le prix de Flore est allé à Oscar Coop-Phane, Zénith-Hôtel, Finitude, ISBN : 978-2-36339-008-0 

Présentation de l’éditeur : «Je suis une pute de rue. Pas une call-girl ou quelque chose comme ça ; non, une vraie pute de trottoir, à talons hauts et cigarettes mentholées.»
Elle est directe, Nanou, pas le genre à faire des manières, non, pas le genre à se voiler la face, à se faire des illusions sur sa vie ou sur celle de ses clients. Elle est juste là pour donner un peu d'amour, et eux sont là pour en recevoir.
Dominique, Emmanuel, Victor, Luc, Jipé ou Robert, ils ne demandent que ça, un peu de tendresse, histoire de se fuir un instant, histoire de vivre un peu.
Une galerie de portraits attachants, sincères, de petites gens aux prises avec un monde trop grand pour eux. Et elle est belle jusque dans ses faiblesses, cette humanité-là


Scholastique Mukasonga, Notre-Dame du Nil, Gallimard, ISBN : 978-2-07-013342-0 a créé la surprise (de son éditeur) en remportant le Renaudot.
Présentation de l’éditeur : Au Rwanda, un lycée de jeunes filles perché sur la crête Congo-Nil, à 2 500 mètres d'altitude, près des sources du grand fleuve égyptien. Les familles espèrent que dans ce havre religieusement baptisé Notre-Dame du Nil, isolé, d'accès difficile, loin des tentations de la capitale, leurs filles parviendront vierges au mariage négocié pour elles dans l'intérêt du lignage. Les transgressions menacent au coeur de cette puissante et belle nature où par ailleurs un rigoureux quota « ethnique » limite à 10 % le nombre des élèves tutsi.
Sur le même sommet montagneux, dans une plantation à demi abandonnée, un « vieux Blanc », peintre et anthropologue excentrique, assure que les Tutsi descendent des pharaons noirs de Méroé. Avec passion, il peint à fresque les lycéennes dont les traits rappellent ceux de la déesse Isis et d'insoumises reines Candace sculptées sur les stèles, au bord du Nil, il y a trois millénaires. Non sans risques pour sa jeune vie, et pour bien d'autres filles du lycée, la déesse est intronisée dans le temple qu'il a bâti pour elle.
Le huis clos où doivent vivre ces lycéennes bientôt encerclées par les nervis du pouvoir hutu, les amitiés, les désirs et les haines qui traversent ces vies en fleur, les luttes politiques, les complots, les incitations aux meurtres raciaux, les persécutions sournoises puis ouvertes, les rêves et les désillusions, les espoirs de survie, c'est, dans ce microcosme existentiel, un prélude exemplaire au génocide rwandais, fascinant de vérité, d'une écriture directe et sans faille

Franck Maubert, Le dernier modèle, Mille et une nuits, ISBN : 978-2-7555-0652-5 a décroché le Renaudot essai.
Présentation de l’éditeur : «La nuit, Giacometti prenait ses quartiers dans des bars de Montparnasse. Chez Adrien avait sa préférence pour la jovialité des filles. Parmi celles-ci, il y avait Ginette et Dany, des demoiselles simples, un rien débauchées. Elles lui donnaient avec respect du "monsieur Albert". Un soir, il n'avait pas tout de suite remarqué la petite dernière qui se prénommait Caroline. Elle se différenciait des autres par un éclat certain et un naturel désarmant. Elle était aussi beaucoup plus jeune, vingt ans à peine. Alberto et Caroline ne se quitteront plus jusqu'à la mort de l'artiste. Ils vivront un amour fou, un amour noir. Elle deviendra sa muse et son dernier modèle.»
F. M.
Franck Maubert a rencontré Caroline à Nice. Dans son dernier roman, il restitue son histoire inédite qui dévoile un pan méconnu des dernières années de l'artiste

Pascale Gautier, Les vieilles, Gallimard, folio, ISBN : 978-2-07-044333-8
a reçu le Renaudot poche.

Présentation de l’éditeur : Il y en a une qui prie, une autre qui est en prison, une autre encore qui parle à son chat, et certaines qui regardent les voisines de haut en buvant leur thé infect. Leurs maris ont tous disparu. Elles sont vieilles, certes, mais savent qu'elles pourraient bien rester en vie une ou deux décennies encore, dans ce pays où il n'est plus rare de devenir centenaire. Alors elles passent leur temps chez le coiffeur, à boire et à jouer au Scrabble, à essayer de comprendre comment fonctionne un téléphone, à commenter les faits divers, à critiquer leur progéniture qui ne vient pas assez, à s'offusquer de l'évolution des moeurs... Elles savent que le monde bouge, et qu'elles devraient changer leurs habitudes, mais comment faire, à leur âge ? Aussi, l'arrivée de Nicole, une « jeunesse » qui entame tout juste sa retraite, et l'annonce d'une catastrophe imminente, vont perturber leur quotidien.
Ce nouveau roman de Pascale Gautier est irrésistible par sa fraîcheur, sa volonté de prendre avec humour le contre-pied de certaines idées reçues sur la vieillesse. On y retrouve avec délectation la causticité et la liberté de ton qui caractérisent ses précédents textes.

Jérôme ferrari, Le sermon sur la chute de Rome, Actes Sud, ISBN : 978-2-330-01259-5 a remporté le Goncourt.
Présentation de l’éditeur : Dans un village corse perché loin de la côte, le bar local est en train de connaître une mutation profonde sous l'impulsion de ses nouveaux gérants. À la surprise générale, ces deux enfants du pays ont tourné le dos à de prometteuses études de philosophie sur le continent pour, fidèles aux enseignements de Leibniz, transformer un modeste débit de boissons en « meilleur des mondes possibles ». Mais c'est bientôt l'enfer en personne qui s'invite au comptoir, réactivant des blessures très anciennes ou conviant à d'irréversibles profanations des êtres assujettis à des rêves indigents de bonheur, et victimes, à leur insu, de la tragique propension de l'âme humaine à se corrompre.
Entrant, par-delà les siècles, en résonance avec le sermon par lequel saint Augustin tenta, à Hippone, de consoler ses fidèles de la fragilité des royaumes terrestres, Jérôme Ferrari jette, au fil d'une écriture somptueuse d'exigence, une lumière impitoyable sur la malédiction qui condamne les hommes à voir s'effondrer les mondes qu'ils édifient et à accomplir, ici-bas, leur part d'échec en refondant sans trêve, sur le sang ou les larmes, leurs impossibles mythologies

Emmanuelle Pireyre, Féérie générale, De l’Olivier, ISBN : 978-2-8236-0003-2 a enlevé le Médicis.

Présentation de l’éditeur : « J'ai souvent eu l'impression, en écrivant ce livre, d'emprunter des discours tout faits comme on louerait des voitures pour le plaisir de les rendre à l'autre bout du pays complètement cabossées », confie l'auteur.
Rassemblant des échantillons prélevés dans les médias et sur les forums, détournant les sophismes et les clichés de la doxa ambiante qu'elle mixe avec érudition et humour aux discours savants ou sociologiques, Emmanuelle Pireyre organise de magnifiques collisions de sens dans ce roman-collage où la réalité se mêle à la fiction.
Une petite fille déteste la finance et préfère peindre des chevaux ; des artistes investissent les casernes ; un universitaire laisse tomber sa thèse sur l'héroïsme contemporain ; une jeune musulmane choisit pour devise Une cascade de glace ne peut constituer un mur infranchissable... Ainsi sont les personnages de Féerie générale : récalcitrants à l'égard de ce qui menace leur liberté, prompts à se glisser dans les interstices du réel pour en révéler les absurdités.
Avec une jubilation communicative, Emmanuelle Pireyre propose une radiographie de notre conscience européenne en ce début de 21e siècle

Arraham B. Yehoshua, Rétrospective, Grasset et Calmann-Lévy, ISBN : 978-2-246-77151-7 s’est mérité le Médicis étranger.

Présentation de l’éditeur : Yaïr Mozes, célèbre réalisateur israélien au crépuscule de sa vie, est convié à une rétrospective en son honneur à Saint-Jacques-de-Compostelle. Trois jours durant, en compagnie de Ruth, l'actrice qui fut jadis sa muse et la cause de sa rupture avec son scénariste de toujours, il revoit ses oeuvres de jeunesse. L'épreuve est troublante pour le vieil homme qui croyait avoir fait le deuil paisible de ses émotions.
Au coeur de ce voyage dans le passé, un énigmatique tableau, accroché au-dessus du lit que Mozes et Ruth partageront chastement lors de ce séjour en Espagne : une Charité romaine, où l'on voit une jeune femme allaiter un vieillard emprisonné.
Qui écrit le scénario de nos existences ? Et si la vie n'est qu'un songe, peut-on in extremis en corriger les erreurs, les faux raccords, tel un film sur une table de montage ?
Dans ce roman pétillant d'intelligence et d'une majestueuse mélancolie, l'un des plus grands écrivains israéliens scrute l'âme d'un homme qui se demande «comment ne pas renoncer au désir pendant le peu de temps qui nous reste»

Patrick Deville, Peste & choléra, Seuil, ISBN : 978-2-02-107720-9 a gagné le Fémina, catégorie « Roman français ».
Présentation de l’éditeur : Parmi les jeunes chercheurs qui ont constitué la première équipe de l'Institut Pasteur créé en 1887, Alexandre Yersin aura mené l'existence la plus mouvementée. « Ce n'est pas une vie que de ne pas bouger », écrit-il. Très vite il part en Asie, se fait marin, puis explorateur. Découvreur à Hong Kong, en 1894, du bacille de la peste, il s'installe en Indochine, à Nha Trang, loin du brouhaha des guerres, et multiplie les observations scientifiques, développe la culture de l'hévéa et de l'arbre à quinquina. Il meurt en 1943 pendant l'occupation japonaise.
Pour raconter cette formidable aventure scientifique et humaine, Patrick Deville a suivi les traces de Yersin autour du monde, et s'est nourri des correspondances et documents déposés aux archives des Instituts Pasteur


Julie Otsuka, Certaines n’avaient jamais vu la mer, Phébus, ISBN : 978-2-7529-0670-0 s’est distingué avec le Fémina « roman étranger ».

Présentation de l’éditeur : L'écriture de Julie Otsuka est puissante, poétique, incantatoire. Les voix sont nombreuses et passionnées. La musique sublime, entêtante et douloureuse. Les visages, les voix, les images, les vies que l'auteur décrit sont ceux de ces Japonaises qui ont quitté leur pays au début du XXe siècle pour épouser aux États-Unis un homme qu'elles n'ont pas choisi.
C'est après une éprouvante traversée de l'océan Pacifique qu'elles rencontrent pour la première fois à San Francisco leur futur mari. Celui pour lequel elles ont tout abandonné. Celui dont elles ont tant rêvé. Celui qui va tant les décevoir.
À la façon d'un choeur antique, leurs voix s'élèvent et racontent leurs misérables vies d'exilées... leur nuit de noces, souvent brutale, leurs rudes journées de travail dans les champs, leurs combats pour apprivoiser une langue inconnue, la naissance de leurs enfants, l'humiliation des Blancs, le rejet par leur progéniture de leur patrimoine et de leur histoire... Une véritable clameur jusqu'au silence de la guerre. Et l'oubli.

Tobie Nathan, Ethno-roman, Grasset, ISBN : 978-2-246-79006-8 a gagné le Fémina dans la catégorie « essai ».

Présentation de l’éditeur : Héritier de générations de rabbins, portant le nom du plus célèbre, je suis juif "au naturel", pas dans l'excès de ceux qui, s'étant trop éloignés de Dieu, se collent à lui pour être certains de ne pas le perdre une nouvelle fois. Ayant vécu enfant à Rome, je suis italien, comme il était inscrit sur nos passeports. Ayant grandi à Gennevilliers, je suis communiste, comme l'était cette ville, héritière des années de guerre. Ayant eu vingt ans en 68, j'ai à la fois vécu passionnément la révolution culturelle française et traversé les événements comme Fabrice à Waterloo. Formé à l'Institut de psychanalyse de la rue Saint-Jacques, j'ai essayé d'épouser au moins l'identité de psychanalyste, mais n'y suis pas parvenu. Je suis comme la goutte qui file entre les doigts pour s'en aller rejoindre la source...»
T.N.

Jocelyne Saucier, Il pleuvait des oiseaux, XYZ, ISBN : 978-2-89261-604-0 a tout raflé, côté Québécois : le Prix littéraire des collégiens, le Prix des lecteurs Radio-Canada, le Prix Ringuet, le Prix littéraire France-Québec, le Prix du Grand public Salon du livre de Montréal / La Presse (Littérature).

Présentation de l’éditeur : Vers quelle forêt secrète se dirige la photographe partie à la recherche d'un certain Boychuck, témoin et brûlé des Grands Feux qui ont ravagé le nord de l'Ontario au début du XXe siècle? On ne le saura pas. Boychuck, Tom et Charlie, dorénavant vieux, ont choisi de se retirer du monde. Ils vivent relativement heureux et ont même préparé leur mort. De fait, Boychuck n'est plus de ce monde au moment où s'amène la photographe. Tom et Charlie ignorent que la venue de la photographe boulversera leur vie. Les deux survivants feront la rencontre d'un personnage aérien, Marie-Desneige. Elle a 82 ans, tous ses esprits, même si elle est internée depuis soixante-six ans. Elle arrivera sur les lieux comme une brise espérée alors que la photographe découvrira que Boychuck était un peintre et que son œuvre était tout entière marquée par le Grand Feu de Matheson. C'est dans ce décor que s'élabore Il pleuvait des oiseaux. Nous voici en plein cœur d'un drame historique, mais aussi pris par l'histoire d'hommes qui ont choisi la forêt. Trois êtres épris de liberté et qui ont fait un pacte avec la mort. Un superbe récit à la mesure du grand talent de Jocelyne Saucier


Mardi 5 mars 2013


Les Goncourt ont plébiscité le premier roman d'Alexandre Postel, qui avait déjà reçu le prix Landerneau découvertes.



C'est avec sept voix contre dix qu'Alexandre Postel succède à François Garde ( Ce qu'il advint du sauvage blanc, Gallimard, ISBN : 978-2-07-013662-9) et obtient le Goncourt du premier roman



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Alexandre Postel, Un homme effacé, Gallimard, ISBN : 978-2-07-013850-0


Quatrième de couverture _  Damien North est professeur de philosophie dans une université cossue. Veuf, il mène une vie triste et solitaire. Mais un jour, il est embarqué par la police qui l'accuse d'avoir téléchargé sur son ordinateur des images provenant d'un réseau pédophile... L'affaire fait grand bruit, d'autant que Damien est le petit-fils d'Axel North, figure politique historique.
L'inculpé a beau se savoir innocent, chacun se souvient d'un geste, d'une parole qui, interprétés à la lumière de la terrible accusation, deviennent autant de preuves à charge. Même une banale photo de sa nièce, unique enfant de son entourage, ouvre sur un gouffre d'horribles suppositions. Le terrible engrenage commence tout juste à se mettre en marche.
Alexandre Postel décrit avec acuité la farce des conventions sociales, les masques affables sous lesquels se cachent le pouvoir, la jalousie ou le désir de nuire - et les dérives inquiétantes d'une société fascinée par les images.
 

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