La salle des nouvelles


Mardi 14 mai 2013

Prix des libraires 2013




Pour ses vingt ans, le Prix des libraires du Québec a récompensé deux auteurs, qui se sont démarqués par l'originalité et la qualité littéraire de leur œuvre : Éric Dupont dans la catégorie Roman québécois et Patrick deWitt dans la catégorie Roman hors Québec.

        
Dans la catégorie Roman québécois, l’auteur Éric Dupont obtient le Prix des libraires du Québec 2013 pour son roman, La fiancée américaine, publié aux Éditions Marchand de feuilles. Ce prix s’accompagne d’une bourse de 2 000 $ remis par le Conseil des arts et des lettres du Québec.
Heureux, Éric Dupont a notamment rendu hommage aux libraires : « Tant qu’il y aura des libraires, il y aura des histoires. Au nom de tous ceux qui m’ont aidé à écrire La Fiancée américaine, de tous ceux qui y ont cru assez pour m’accorder leur temps et leur assistance, je vous remercie du fond du cœur. »

Dans la catégorie Roman hors Québec, l’auteur Patrick deWitt est le grand vainqueur de l’année, pour son western nouveau genre Les frères Sisters, paru aux Éditions Alto.
Manifestement surpris par cet honneur, Patrick deWitt a déclaré : « Un libraire passionné est une personne qui peut influencer et enrichir votre vie de manière très honnête et concrète. C’est pour cette raison, parmi d’autres, que je suis particulièrement heureux et honoré de voir mon roman récompensé par le Prix des Libraires du Québec. »


En votant pour ces deux œuvres, les libraires du Québec ont ainsi rendu hommage à deux maisons d’édition québécoises, qui se distinguent particulièrement par leurs lignes éditoriales : Marchand de Feuilles et Alto. On ne saurait trop souligner l’excellence du métier de ces éditeurs, qui au fil des ans ne cessent de proposer des œuvres originales et de qualité.

L'Association des libraires du Québec a profité de cet anniversaire pour créer le Prix d'excellence de l'ALQ, qui honore un libraire en soulignant ses réalisations exceptionnelles.
 La première à avoir été ainsi distinguée n’est autre que Manon Trépanier de la Librairie Alire à Longueuil. Si ce nom vous est familier et que vous n’habitez pas Longueuil, c’est que vous l’avez entendue vous faire part de ses coups de cœurs à l’émission « La librairie francophone ». C'est aussi lors de cette soirée qu'ont été dévoilés les titres figurant sur la liste préliminaire du Prix jeunesse des libraires du Québec.

Marie-Pierre Laëns
 


Vendredi 10 mai 2013


Au secours des intellectuels chinois

A l'occasion de la 20ème Journée internationale de la liberté de la presse, 195 écrivains du monde entier ont interpellé la Chine dans une lettre rendue publique pour la libération des auteurs emprisonnés et pour le respect de la liberté d'expression.


Mo Yan
Dans une lettre rendue publique le 3 mai, ils ont salué la reconnaissance croissante par Pékin d'artistes chinois comme l'écrivain Mo Yan, prix Nobel de littérature l'an dernier. Mais tout n'est pas zen dans l'empire du milieu et les auteurs de la lettre affirement  : « Nous ne pouvons pas cependant écouter les grandes voix créatrices qui émergent en Chine sans entendre le silence de ces voix qui sont tues par la force. (...) Nous ne pouvons pas apprécier les réalisations des créateurs chinois (...) sans penser aux oeuvres dont nous ne pouvons pas profiter en raison de la censure dans les arts, dans la presse ou sur internet. »
L'appel exige la libération de plus de 40 écrivains ou journalistes, parmi lesquels Liu Xiaobo, auteur d'une pétition demandant des réformes démocratiques et prix Nobel de la paix 2010. Ils s'appuient sur le rapport de PEN international, organisation littéraire qui promeut la liberté d'expression, qui presse la Chine d'arrêter de censurer internet, de lever les interdictions de voyager et les restrictions à l'encontre des dissidents, et d'assurer les droits linguistiques des minorités ethniques. Environ 50 000 personnes travaillent en Chine pour la "police de l'internet", pour rechercher et censurer les contenus en ligne jugés offensants, selon Pen International.

Parmi les signataires figurent les prix Nobel de littérature J.M. Coetzee, Nadine Gordimer, Wole Soyinka, Tomas Transtromer mais aussi l'écrivain chinois en exil Yu Jie, qui fut torturé lors de ses nombreuses incarcérations, Marjane Satrapi, Andrei Bitov, Salman Rushdie et Mario Vargas Llosa.
D'après Livres hebdo, 6 mai 2013




Voyage dans le meilleur des mondes : une enquête sur Amazon


Fayard publie le 2 mai prochain en France  et le 7 juin au Québec une enquête journalistique de Jean-Baptiste Malet, En Amazonie, infiltré dans le « meilleur des mondes ».
Répondant à une annonce pour pallier le surcroît de travail de la période des fêtes de fin d'année 2012, l'auteur, journaliste, intègre un entrepôt logistique d'Amazon situé à Montélimar (dans la Drôme en France). Ainsi, il montre l'envers du décor de cette multinationale : sa philosophie commerciale, les conditions de travail de ses employés, son organisation managériale et logistique, etc…
Le journaliste enquêteur s’est fait embaucher comme intérimaire, Amazon refusant la visite de journalistes dans ses entrepôts et ordonnant à ses salariés de ne pas leur répondre.
Il s’agit de la première publication d’une enquête de ce type sur Amazon. Elle s’inscrit dans un contexte tendu, alors que dans plusieurs pays, et notamment en France, des libraires indépendants et des enseignes commencent à se mobiliser contre les pratiques d’Amazon.

Jean-Baptiste Malet décrit dans cet ouvrage des conditions de travail très difficiles, d’un autre âge. Parmi d’autres exemples, le journaliste relate qu’il a fallu que les salariés se mettent en grève de la faim pour que le chauffage soit allumé dans le hangar. On n’a pas fini de parler d’Amazon !

Marie-Pierre Laëns


Samedi 27 avril 2013




George W. Bush inaugure « sa » bibliothèque.

 


On présente toujours les États-Unis d’Amérique comme la terre de tous les possibles. Un ancien président l’a encore démontré jeudi dernier : George W. Bush  a ouvert officiellement son centre présidentiel implanté sur le campus de l'université méthodiste du Sud à Dallas en présence de son successeur Barack Obama, de trois de ses prédécesseurs – Bill Clinton, Jimmy Carter et George H. W. Bush –, ainsi que de plusieurs autres personnalités politiques américaines ou étrangères.

Ce centre comprend une bibliothèque, un musée et un institut. «Il y eut une époque de ma vie où il aurait été très improbable de me trouver dans une bibliothèque, encore plus de me voir en construire une», a déclaré Bush lors de son discours d'inauguration.

Si le musée est consacré principalement aux attentats du 11 septembre 2001, inutile d’y chercher une quelconque information sur la guerre entre les États-Unis et l'Irak, ni même sur la gestion par l'administration Bush de l'ouragan Katrina, qui avait frappé la Nouvelle-Orléans en 2005, deux épisodes pour lesquels l'ancien président avait été particulièrement contesté. George W. Bush livre ici un cours magistral : comment être sûr de la manière dont on passera à l’histoire. Un peu tard tout de même…

Les États-Unis comptent désormais 13 bibliothèques présidentielles fondées par d'anciens chefs d'État américains pour conserver la mémoire de leurs mandats.

Marie-Pierre Laëns
 



Jeudi 11 avril 2013


Marc Levy : le président d'honneur qu'il fallait au Salon International du Livre de Québec




Dès l’ouverture du Salon International du Livre de Québec, son président d’honneur, Marc Lévy a insisté sur le péril encouru par le livre. « Le livre est en danger. Je le vois notamment dans les trains, où il y a dix ans, les deux tiers des passagers lisaient un livre, alors qu’aujourd’hui les deux tiers des passagers jouent aux jeux vidéo, reçoivent des mails… Le fait d’être connecté en permanence réduit le temps où la seule distraction possible est la lecture. Le temps consacré à la lecture se réduit comme peau de chagrin. La lecture demande un effort, une concentration que ne demande pas le film, l’image. Le métier de romancier, c’est justement de fabriquer des images dans la tête des lecteurs à partir des mots. Le livre offre une extraordinaire liberté pour les lecteurs. Il leur permet de tout imaginer, le timbre de voix d’un personnage, les lieux… Mais si le livre est en danger, c’est peut-être aussi parce que dès la petite école, les choix littéraires doivent provoquer l’appétit de lecture… et ce n’est pas toujours le cas ».

Marc Lévy est loin, pourtant, d’être morose. Sur la scène des rendez-vous littéraires, l’auteur explique, expose sa vision de l’écriture, un privilège selon lui. C’est « un espace de liberté extraordinaire. Quand j’étais enfant, quand on me disait : tu rêves !, c’était une réprimande. Aujourd’hui, c’est un compliment ». Pour celui, qui est arrivé à l’écriture accidentellement (sic), il s’agit d’un cheminement particulier.
« J’ai écrit un manuscrit à 17 ans et je l’ai jeté à la poubelle. D’ailleurs, aujourd’hui, je suis très content de l’avoir jeté, parce que c’était très mauvais. Je suis devenu père très jeune. Et quand je racontais une histoire à mon fils, il me reprenait. Parce que j’avais eu la mauvaise idée de lui inventer une histoire à épisodes. Je faisais des erreurs et il me corrigeait. Alors, le soir, quand mon fils était endormi, j’ai pris l’habitude d’écrire l’épisode du lendemain. À neuf ans, il m’a fait comprendre, que la télévision l’intéressait beaucoup plus que mes histoires. Ce moment d’écriture me manquait énormément. Je me suis mis à écrire à mon fils, mais à mon fils adulte, à mon fils de 36 ans, âge que j’avais à l’époque. Et c’est devenu Et si c’était vrai. »
Ne lui posez pas de question sur son procédé d’écriture ; même si chaque phrase est pensée, son avancée se fait instinctivement. « Écrire un roman, c’est comme prendre la mer. Si je pars de Brest et que j’arrive dans l’estuaire du St-Laurent et qu’on me demande ce que j’ai fait, je répondrais : j’ai navigué. Il n’y a pas grand-chose sur le périple de l’écriture. Je sais toujours où je vais arriver, mais jamais comment, ni pourquoi ».

L’auteur réalise beaucoup de recherches, et notamment pour son dernier livre, Un sentiment plus fort que la peur, un thriller sur fond de complot écologique. Son rapport à la vérité est complexe : s’il admire les journalistes, les vrais, ceux qui « constituent les derniers remparts de la démocratie quand une société vit une crise de confiance » et que son personnage d’Andrew Stilman est inspiré d’un « reporter du New York Times, qui s’est sauvé de l’alcoolisme par amour de la vérité », Marc Levy utilise le roman pour faire passer un message : « À la télévision, sur internet, une information est immédiatement remplacée par une autre information… alors qu’un roman, on y passe beaucoup plus de temps, et des fois on le relit. Il y a des personnages de roman, qui vous donne envie d’être, qui vous donnent envie de ou de ne pas. La fiction a plus d’impact qu’une leçon de morale ». Le roman devient au bout de sa plume un instrument de la vérité : au milieu de son enquête pour Un sentiment plus fort que la peur, Marc Levy a réalisé que le complot de ce roman était vrai. Mais il n’a pas donné le nom de la personne dont il expose les agissements : « Je ne l’ai pas fait parce que je trouvais plus joyeux que vous le reconnaissiez. Je n’ai pas donné son nom, mais tout ce que j’ai raconté à son propos est vrai. Je crois qu’il est plus humble de poser une question, plutôt que d’imposer une réponse ». Par ailleurs, Marc Levy cite Sacha Guitry : « Cette histoire est vraie, puisque je l’ai inventée ». Et d’ajouter : « Pour rendre une histoire crédible, il faut l’entourer de vérité. Le poisson peut être faux, mais il faut que le bocal et l’eau soient vrais ».

Les auteurs, qui ont influencé Marc Levy ? Prévert, Gary, Sallinger, Stephen King pour le thriller, Hugo… « Ils ont joué un rôle très important dans ma formation. Ce sont des modèles. L’écriture, c’est une longue traversée en solitaire. Il y a des moments où on se demande à quoi ça sert. C’est une question, que se pose tout artisan quand il a un coup de fatigue ». Voilà, le mot est lâché : artisan. Marc Levy n’élève pas l’écrivain au-dessus des autres mortels, il en fait partie. Certainement, une des clés de son succès. Et de dédramatiser l’écriture : « L’écriture peut faire souffrir dans la mesure où le métier d’écrivain consiste à faire sortir de sa tête des images et de les transcrire en mots. Mais il n’y a rien de commun entre écrire et s’éreinter dans une mine à charbon, ou à la croix rouge où là, il y a de la vraie souffrance. Pour les auteurs, la souffrance est en nous, pas dans l’écriture. L’écriture, elle, est délivrance. » Et l’auteur de citer son amie, Ingrid Bétancourt, qui lui racontait combien les moments où elle avait réussi à cacher un crayon dans ses mains pour écrire sur des feuilles, lui procuraient un sentiment de liberté incroyable lorsqu’elle était prisonnière.

C’était décidément une excellente idée d’offrir la présidence d’honneur du Salon International du Livre de Québec à Marc Levy, un auteur pour qui « la littérature est sans frontière et ouvre même les frontières », un auteur dont la démarche, humble et honnête, ravit le lecteur. Quand on dit que Marc Levy a vendu 28 millions d’exemplaires, cela veut dire qu’il a attiré ou retenu 28 millions de personnes dans la sphère de la littérature, dans l’activité de lecture. Un tel exploit devrait forcer le respect. À bon entendeur, salut !

Marie-Pierre Laëns
 


Jeudi 4 avril 2013


De la grande visite à Québec (la suite)

 




On ne le présente plus, Gilles Archambault sera l’invité d’honneur du Salon International du Livre de Québec samedi 13 avril. Avec son dernier livre sorti en tout début d’année, Lorsque le cœur est sombre, Boréal, ISBN : 978-2-7646-2212-4 , cet auteur prolifique fête ses 50 ans d’écriture. Et quels 50 ans !
On lui doit entre autres : Qui de nous deux ?, Un promeneur en novembre, Nous étions jeunes encore, L’ombre légère, L’obsédante obèse et autres agressions qui lui a valu le Prix du gouverneur général du Canada. Son œuvre a été couronnée par le Prix Athanase-David. En 2005, il a également reçu le Prix Fleury-Mesplet pour rendre hommage à son importance dans l’édition québécoise.
Gilles Archambault, c’est aussi un réalisateur,  un animateur d’émissions sur le jazz et la littérature. Il a d’ailleurs travaillé à Radio-Canada de 1963 à 1992. Son émission «Jazz soliloque» fait aujourd’hui figure de référence dans le domaine. Chroniqueur à l’émission de Joël Le Bigot (Pourquoi pas dimanche?), il poursuit maintenant une carrière de journaliste pigiste et d’écrivain. Créateur infatigable, pour notre plus grand plaisir, Gilles Archambault maniera la plume pour vous dédicacer ses livres au kiosque 223 le samedi 13 avril de 11h00 à 12h30 et de 14h30 à 16h00 et le dimanche 14 avril de 13h00 à 14h00.

Marie-Pierre Laëns

 
Mercredi 3 avril 2013


 De la grande visite à Québec (la suite)






Vendredi 12 avril, l’invité d’honneur du Salon international du Livre de Québec sera Alain Beaulieu. Écrivain et professeur de création littéraire à l’Université Laval, Alain Beaulieu est avant tout connu en tant que romancier. Son oeuvre compte actuellement sept romans pour les adultes (dont Le postier Passila, Actes Sud, ISBN : 978-2-7427-9118-7), et quatre pour les jeunes, dont ceux de la série Jade et Jonas. Ses textes pour le théâtre ont été présentés en lecture publique à Montréal et à Québec. Véritable homme-orchestre, il dirige la revue Le Crachoir de Flaubert consacrée à la création et à la réflexion sur celle-ci en milieu universitaire.

L’œuvre d’Alain Beaulieu a été primée à de nombreuses reprises. L’auteur a remporté à deux occasions le Prix littéraire Ville de Québec–Salon international du livre de Québec, en 2006 pour Aux portes de l’Orientie et en 2007 pour La Cadillac blanche de Bernard Pivot. Paru en France et au Québec en 2010, Le Postier Passila a été finaliste au Prix du Gouverneur général en 2011. La même année, M. Beaulieu a remporté le Prix à la création littéraire artistique du CALQ pour la région de la Capitale-Nationale.
Son dernier roman, Quelque part en Amérique (Druide, 2102), récit à plusieurs voix, présente Lonie, immigrée clandestine qui arrive du Bélize pleine d'espoir et de naïveté avec son petit garçon, et Nick Delwigan, qui les sauvera du pire. Tout le long du récit, on sent Alain Beaulieu à la fois fasciné et révulsé par cette terre de contrastes et de violence, qui va à la fois tromper et sauver ces personnages.
Vous pourrez rencontrer Alain Beaulieu au kiosque 161 le vendredi de 15h30 à 16h30 et de 17h30 à 18h00 et le samedi de 16h30 à 17h30.

Marie-Pierre Laëns



Mardi 2 avril 2013

 De la grande visite à Québec (la suite)





Le jeudi 11 avril, la littérature jeunesse sera en fête avec l’invitée d’honneur du Salon International du Livre de Québec, Stéphanie Blake. 


Originaire de Northfield, Minnesota, et vivant maintenant à Paris, Stéphanie Blake écrit et illustre des livres en français pour les enfants, qu’elle publie à l’École des loisirs. Dans ces livres, l’auteure s’adresse aux enfants et affectionne, depuis 10 ans, s’introduire en douce dans leurs doutes et dans la fragilité de leur univers. Les tout jeunes, sous des traits de petits caïds, sont malgré eux souvent confrontés à des situations qui les dépassent. Pour cette raison, Stéphanie Blake a créé le personnage de Simon, petit lapin téméraire qui s’agite et se questionne sous le regard attendri et amusé de ses parents.

Avec 13 titres publiés dans la série des Simon, Stéphanie Blake rejoint près 140 000 jeunes lecteurs par année. Ses ouvrages sont traduits en Anglais, Espagnol, Suédois, Coréen, Japonais, Chinois et Italien. D’ailleurs, une exposition lui a rendu hommage l’automne dernier à la Villa Borghese, à Rome.

Vous pourrez rencontrer Stéphanie Blake au kiosque 292 le mercredi de 16h00 à 17h00, le jeudi de 10h30 à 11h30, le samedi de 15h00 à 16h00 et le dimanche de 12h00 à 13h00.
 







Marie-Pierre Laëns







Lundi 1er avril 2013

De la grande visite à Québec (la suite)





Du 10 au 14 avril, le Salon International du Livre de Québec va recevoir 5 invités d’honneur et pas n’importe lesquels. Le mercredi 10 avril 2013, l’auteur à l’honneur sera nul autre que Gaston Tremblay. Connu comme poète, essayiste et romancier, Gaston Tremblay a aussi été éditeur et administrateur d’organismes artistiques. C’est ainsi qu’engagé tôt dans la création d’institutions culturelles à Sudbury, il est devenu en 1975 directeur administratif du Théâtre du Nouvel-Ontario. Gaston Tremblay est l’un des fondateurs d’une très belle maison d’édition, Prise de parole, qui célèbre cette année ses 40 ans. Il en a d’ailleurs été directeur de 1978 à 1988.


Gaston Tremblay amorce sa carrière d’écrivain en 1970 au sein de la Coopérative des artistes du Nouvel-Ontario (CANO). Dans cet élan, il cosigne son premier ouvrage en 1973, Lignes-Signes, premier recueil de poésie de la maison Prise de Parole.
Il est actuellement chercheur et professeur agrégé à l’Université Queen’s, à Kingston. Depuis 2009, il se déclare cependant écrivain à temps plein et professeur à temps partiel.

Gaston Tremblay a signé une dizaine d’ouvrages, dont récemment Le grand livre, (Éditions Prise de Parole, 2012), une autofiction qui se déroule à Sturgeon Falls, en Ontario, à la fin des années 60. Ce roman évoque une jeunesse idéaliste en milieu modeste, à l’ombre des clochers, dans un « Petit Québec » ontarien.

Gaston Tremblay, Le grand livre, Prise de Parole, ISBN : 978-2-89423-269-9
Présentation de l’éditeur : « J’écris comme tu as vécu, à tombeau ouvert, comme un bolide entre les lignes parallèles d’un chemin sans fin, comme la motoneige qui, à l’hiver de nos dix-huit ans, fonçait dans les sentiers, nous ramenant inéluctablement à notre chambre jaune, à ma chambre de la rue Levesque ...Vers mon stylo, vers notre Grand Livre et la platine de mon tourne-disque. »«Le grand livre», il y a 40 ans, c’était l’amitié partagée entre Gaston Tremblay et le regretté André Paiement telle qu’ils l’ont consignée à deux mains dans un journal intime. «Le grand livre», en 2012, c’est une autofiction qui raconte un moment déterminant dans la vie de deux jeunes, à une époque charnière - la fin des années soixante - dans l’histoire du Nouvel-Ontario. Albert et Paul-André se connaissent depuis toujours. Ils ont grandi à quelques maisons l’un de l’autre dans le petit village de Sturgeon Falls. Ensemble, ils ont bâti des villages dans le trou de sable au coin de la rue et pourfendu des « Vache qui rit » en carton. Leur amitié s’est véritablement déployée en 1967-1968, au cours de leur dernière année au secondaire. Avec Diane et Josée, leurs complices dans les Travailleurs de l’Action catholique, ils tentent de concilier leur foi et les nouvelles valeurs, plus permissives, qui balaient l’Amérique. Alors que la nature éveille en eux des passions plus humaines que divines, l’amitié partagée se transforme bien malgré eux. Poète, essayiste et romancier, GASTON TREMBLAY signe une dizaine d’ouvrages.
Vous pourrez rencontrer Gaston Tremblay mercredi 10 avril de 14h00 à 15h00 et de 17h00 à 19h00 et le jeudi 11 avril de 10h00 à 12h00 et de 14h00 à 15h00 au kiosque 201.

Marie-Pierre Laëns



Jeudi 28 mars 2013

Astérix et Obélix chez les Pictes.




Depuis que l’on sait qu’Albert Uderzo a passé la main à Didier Conrad, dessinateur des séries Raj (Dargaud) et Marsukids (Marsu Productions) et à Jean-Luc Ferri, notamment auteur de De Gaulle à la plage et scénariste du Retour à la terre (Dargaud), pour le scénario, tout le monde se demande quelles aventures vont vivre les Gaulois, qui résistent toujours et encore à l’envahisseur et à quoi le prochain album va ressembler.

Un pan du mystère se dévoile, puisqu’un communiqué d’Albert-René à l’Agence France-Presse annonce que le 35e album du héros gaulois enverra Astérix, Obélix et bien sûr Idéfix chez les Pictes, un peuple originaire du nord et de l’est de l’actuelle Ecosse.
L’action d’Astérix chez les Pictes se déroulera sur une «terre pas si lointaine dont les habitants si fiers et attachés à leurs traditions nous offrent une belle promesse d’histoire savoureuse», précise le communiqué d’Albert-René.

Depuis la mort du scénariste René Gosciny en 1977, (également célèbre pour Le petit Nicolas), Albert Uderzo était seul à la barre des aventures de nos Gaulois préférés. Il a ainsi réussi à créer plus d’une dizaine d’albums d’histoires d’Astérix. 

Aujourd'hui âgé de 85 ans, il passe son flambeau à la nouvelle génération. Il aura tout de même fait vivre Astérix et Obélix sur 34 albums en tout. Cinquante ans de travail. 


Le succès de la série ne se dément pas : les ventes cumulées des albums, traduits en 107 langues, représentent 350 millions d'exemplaires, ce qui en fait la bande dessinée européenne la plus vendue dans le monde. Un lourd et fabuleux héritage pour les nouveaux parents d'Astérix et Obélix.


Marie-Pierre Laëns



Mercredi 27 mars 2013


La ville de Québec et le Salon International du Livre de Québec honorent deux auteurs talentueux




Une petite interruption aujourd’hui pour rendre hommage au lauréat du Prix littéraire de la Ville de Québec et du Salon international du livre de Québec : François Blais l’a emporté hier avec son roman Document 1, paru chez L’Instant-Même. Doté d’une bourse de 5 000 $, le prix a été remis à l’hôtel de ville de Québec en présence de la conseillère municipale et membre du comité exécutif madame Julie Lemieux. Document 1, déjà finaliste pour le Prix des libraires du Québec 2013, est également l’un des cinq romans choisis pour le Prix des lecteurs émergents de l’Abitibi-Témiscamingue.
Le jury du Prix de la création littéraire de la ville de Québec et du Salon International du Livre de Québec a commenté son choix:  « Le plaisir profond que provoque la lecture des romans de François Blais – et de Document 1 en particulier – tient à une chimie qu’on ne retrouve que chez les très bons auteurs : un équilibre entre le style, le ton, l’histoire qui fait que tout se tient à la lecture mais qu’on serait bien en peine de le transmettre par la parole […] Un tel refus [par les personnages de Blais] de vivre la vie que vivent 99% d’entre nous, un tel refus d’entrer dans le jeu ne peut que nous renvoyer à notre propre existence, nos propres choix, et c’est sans doute là une des plus grandes forces de François Blais : nous faire adhérer à un univers qui tourne le nôtre en dérision. Il n’y arriverait sans doute pas sans son humour, teinté d’ironie, parfaitement maîtrisé – qui allié à une parfaite maîtrise de la langue, lui permet d’émailler ses romans de saynètes d’une drôlerie irrésistible et de bâtir une œuvre profondément contemporaine, faussement légère et totalement décapante. Une œuvre dont le Québec a bien besoin ! »
Vous aurez l’occasion de féliciter l’heureux lauréat au stand 223 du Salon International du Livre de Québec, le mercredi 10 avril de 17 h à 18 h, le jeudi 11 avril de 19 h à 20 h, le vendredi 12 avril de 19 h à 21 h, le samedi 13 avril de 15 h à 16 h et le dimanche 14 avril de 15 h à 16 h.
 Et comme un bonheur n’arrive jamais seul, vous aurez la possibilité de vous y procurer le tout dernier roman de François Blais, La classe de Madame Valérie, tout juste sorti de chez l’imprimeur.


        Côté jeunesse, la lauréate du Prix de la création littéraire de la ville de Québec et du Salon International du Livre de Québec n’est autre que Martine Latulippe, l’auteure très appréciée du jeune lectorat, pour Le voisin, Rosa, les poissons et moi, publié aux éditions Fou Lire.
Cette année, le jury de sélection était présidé par Aurélien Boivin, professeur titulaire en littérature québécoise à l’Université Laval et était composé de Catherine Lachaussée, journaliste et animatrice à la Première chaine de Radio-Canada, de Jérôme Leclerc, président de la librairie du Nouveau Monde, et de Marik Trépanier, responsable du Service de l’accueil, de la circulation et des services-conseil à la Bibliothèque Gabrielle-Roy.
En l’absence du président du jury, Marik Trépanier s’est exprimée en son nom : «Les membres du jury ont arrêté leur choix sur Le voisin, Rosa, les poissons et moi de Martine Latulippe qui réussit à très bien dépeindre les petites et les grandes angoisses de l’adolescence, ce qui en fait un roman attrayant pour les jeunes. Tout en y glissant quelques leçons de vie, [l’auteur permet à ses lecteurs de découvrir un] personnage historique mal connu, Rosa Park, symbole de la défense des droits des Noirs américains dans les années 1950 ».

Vous pourrez rencontrer l’heureuse Martine Latulippe au kiosque 298 le mercredi 10 avril de 12h00 à 13h30, le jeudi de 10h00 à 11h00, le vendredi de 13h00 à 14h00, le samedi de 11h00 à 12h00 et le dimanche 14 avril de 10h00 à 11h00. Si vous l’avez manquée, vous pourrez encore la voir au stand 208, le mercredi de 10h00 à 11h00, le jeudi de 11h00 à 12h00, le vendredi de 10h00 à 11h00, le samedi de 13h00 à 14h00 et de 15h00 à 16h00 et le dimanche de 13h00 à 14h00. Merci à ces deux auteurs pour le plaisir et la générosité dont ils font preuve à l’égard de leurs lecteurs !


 Marie-Pierre Laëns




Dimanche 24 mars 2013

De la grande visite à Québec (la suite)





 

Après avoir remporté le Prix des Lecteurs du Salon du Livre de Trois-Rivières, Louise Lacoursière vous recevra au stand 151 le vendredi de 14h30 à 16h00 et de 19h30 à 21h00 et le samedi de 10h00 à 11h30 pour le deuxième tome de La saline. Montrez-lui que le public de Québec est aussi chaleureux que celui de Trois-Rivières !






Toujours, dans la série du beau monde à Québec, François Blais, finaliste du Prix des Libraires avec Document 1, fait son salon quasiment mur à mur, puisque l’auteur de La classe de Madame Valérie, publié à L’Instant Même, vous accueillera au kiosque 223 les mercredi de 17h00 à 18h00, jeudi de 19h00 à 20h00, vendredi de 19h00 à 21h00, samedi  de 15h00 à 16h00 et dimanche de 15h00 à 16h00. 





Parlant de finaliste du Prix des Libraires, que diriez-vous de rencontrer Éric Dupont, l’auteur de La fiancée américaine publié chez la petite, mais excellente, maison d’édition Marchand de feuilles ? Ce sera possible le jeudi de 16h00 à 18h00 et le vendredi de 15h00 à 17h00. Où ça ? Au kiosque 66.




Samuel Archibald, le grand gagnant de l’édition 2012 du Prix des Libraires, sera là avec Arvida le samedi de 14h00 à 15h00 et de 18h00 à 19h00 et le dimanche de 13h00 à 14h00 au stand 223. Saluons sa maison d’édition Le Quartanier, qui nous offre des bijoux littéraires en rafale.


Pour terminer cette présentation du jour, et puisqu’on en est dans les maisons d’édition qui se distinguent, allez faire un petit tour du côté du kiosque 223 pour saluer Isabelle Forest, finaliste au Prix de Création littéraire de la ville de Québec, pour son livre Les laboureurs du ciel publié chez Alto le jeudi de 18h00 à 19h00 et le samedi de 11h00 à 12h00 et de 15h00 à 16h00 au kiosque 223.
Le Salon International du Livre de Québec reçoit du 10 au 14 avril prochain plus de 1000 auteurs. Surtout ne les manquez pas !


Marie-Pierre Laëns




Samedi 23 mars 2013



                         De la grande visite à Québec






Pendant que François Hollande faisait de l’humour au Salon du Livre de Paris en affirmant : « C’est ce qu’il me faut », lorsqu’on lui a offert L’atelier des miracles de Valérie Tong Cuong, le Salon International du Livre de Québec dévoilait sa programmation.




Avec Marc Lévy comme président d’honneur, on espère sans aucun doute accroître encore la fréquence du salon : voici un auteur qui saura attirer les foules, tout comme Bernard Werber
 ( vous pourrez le rencontrer au stand 151 les vendredi de 16h00 à 18h00, samedi de 14h00 à 16h00 et le dimanche de 11h00 à 12h00 pour La troisième humanité, publié par Albin Michel) 




et Jean Teulé
(il vous recevra au stand 151 les vendredi de 19h00 à 20h00, samedi de15h00 à 16h00 et de 19h00 à 20h00 et dimanche de 11h30 à 12h30 pour Fleur de Tonnerre, paru récemment chez Julliard).




Côté foule, il faudra certainement vous armer de patience afin de rencontrer la pétillante Kim Thuy, dont le dernier opus, Man, sortira chez Libre Expression quelques jours à peine avant le début du salon. Elle vous recevra au stand 151 le vendredi de 17h30 à 19h00 et de 20h00 à 21h00, le samedi de 10h00 à 11h30 et de 12h30 à 14h30 et le dimanche de 10h00 à 12h00.
Du monde à prévoir également du côté des deux kiosques où se tiendra Stéphane Dompierre, pour Fâché noir (Québec Amérique) au stand 298 les vendredi de 19h00 à 20h00, samedi de 14h00 à 15h30 et dimanche de 12h30 à 14h00 et pour L’orphéon. Corax (VLB Éditeur) les samedi de 13h00 à 14h00 et de 18h00 à 19h30 et le dimanche de 10h30 à 11h30 et de 14h30 à 16h00 au stand 157. Attention de ne pas l’entraver quand il devra courir entre ces deux emplacements le samedi et le dimanche…

Si vous avez déjà commencé à remplir votre carnet de bal, demain vous y ajouterez encore quelques noms, puisque je vous dévoilerai d’autres noms d’auteurs et d’événements à ne pas manquer durant le Salon International du Livre de Québec. Quand ça ? Du 10 au 14 avril 2013.



Marie-Pierre Laëns




 Mardi 19 mars 2013

Enfant du soleil...





… ton destin est sans pareil. L’aventure t’appelle, … »
Si vous vous souvenez encore des paroles de ce générique, cette information va vous faire plaisir. Le jeune orphelin catalan Esteban, la belle Inca Zia et le descendant du peuple Mu, Tao vont connaître une nouvelle vie sur papier.

Les Mystérieuses Cités d'Or, fameux dessin animé des années 80, qui se clôturait toujours sur un court documentaire, très bien fait au demeurant, devient un manga, en cinq volumes, que Kazé lance mercredi 20 mars en France et le vendredi 26 avril au Québec.

La première Cité - Tome 1 retourne aux origines, quand le trio se rencontre. Le scénario est adapté de la série créée par Benard Deyriès et Jean Chalopin ( auteurs d'Ulysse 31 et d'Inspecteur Gadget) et Mitsuru Kaneko (également scénariste de La tulipe noire et de Belle et Sébastien). Chalopin et Deyriès ont signé la déclinaison sur papier,  tandis que le dessin a été confié à Thomas Bouveret (Element R chez Vents d'Ouest).

Lors de la création de la série, les auteurs s'étaient inspirés du roman de Scott O’Dell, La Route de L’Or, que Kazé réédite également pour la date de sortie de La première Cité – Tome 1.


Et comme un bonheur n’arrive jamais seul, on annonce que la deuxième saison de la série, Les mystérieuses cités d’or, _ on savait bien que cela ne pouvait se finir comme ça_,  va être diffusée en France sur TF1 à partir du 7 avril. La chaîne de télévision française a commandé 3 saisons de 26 épisodes chacune. On espère que la tradition du petit documentaire final demeurera.
Cette fois-ci, les héros s'envoleront vers l'Asie, plus particulièrement vers la Chine et le Japon, à bord de leur grand Condor. Quand arriveront-ils au Québec ? Qui de Radio-Canada, Télé-Québec ou de TVA fera des heureux ?


Allez, un petit cadeau en exclusivité !





Marie-Pierre Laëns






Lundi 18 mars 2013


La déesse de la grande victoire





La France a élu son Prix des Libraires de l’année : c’est Yannick Grannec qui l’emporte avec La déesse des petites victoires, éditée chez Anne Carrière. Choisie parmi les vingt-six romans, qui avaient été sélectionnés à l’automne, la lauréate du 59e Prix des Libraires, Yannick Grannec réconcilie les frères ennemis que sont les mathématiques et la littérature en faisant du grand logicien  autrichien, Kurt Gödel le cœur de son roman.

De quoi s’agit-il ? Voici la présentation qu’en fait l’éditeur :
Université de Princeton, 1980. Anna Roth, jeune documentaliste sans ambition, se voit confier la tâche de récupérer les archives de Kurt Gödel, le plus fascinant et hermétique mathématicien du XXe siècle, dont on a surtout retenu le théorème d’incomplétude, selon lequel (grossièrement vulgarisé) aucune vérité n'est prouvable...

Sa mission consiste à apprivoiser la veuve du grand homme, une mégère notoire qui semble exercer une vengeance tardive contre l'establishment en refusant de céder les documents d'une incommensurable valeur scientifique.
Dès la première rencontre, Adèle voit clair dans le jeu d'Anna. Contre toute attente, elle ne la rejette pas mais impose ses règles. La vieille femme sait qu'elle va bientôt mourir, et il lui reste une histoire à raconter, une histoire que personne n'a jamais voulu entendre. De la Vienne flamboyante des années 1930 au Princeton de l'après-guerre ; de l'Anschluss au maccarthysme ; de la fin de l'idéal positiviste à l'avènement de l'arme nucléaire, Anna découvre le parcours d'une femme confrontée toute sa vie à une équation impossible entre le génie, l'amour et la folie.

Souhaitons un franc succès à l’auteure et à l’éditeur pour ce roman culotté, roman historique et mathématique.


Marie-Pierre Laëns





Vendredi 15 mars 2013

Quand les bibliothèques et les librairies se serrent les coudes...



On considère généralement les bibliothèques et les librairies comme concurrentes et pourtant il existe une véritable synergie entre elles. Cela dit, la bibliothèque de Toronto pousse encore plus loin la relation avec les librairies puisque depuis le 7 mars, les usagers de Toronto peuvent acheter des livres via le site Internet de leur médiathèque, laquelle perçoit une rétribution du commerçant en ligne pour chaque achat.


Cette initiative semble résulter de la coupe budgétaire de 7% que la municipalité de Toronto avait imposée à son réseau de bibliothèques l’année dernière.  À l’époque, cette mesure avait provoqué l’ire des Torontois, qui avaient alors signé en grand nombre (30 000) une pétition. Les employés du réseau s'étaient mis en grève.

Si la direction du réseau de bibliothèques avait assuré que cette baisse de budget n’affecterait ni les acquisitions, ni les services, et que des mesures efficaces allaient être mises en place pour la compenser, d’aucuns se demandaient comment cela serait possible sans faire payer davantage les usagers d’une manière ou d’une autre. Manifestement, le partenariat avec les librairies fait partie de ces mesures efficaces.


«Achetez votre propre exemplaire et soutenez la bibliothèque publique de Toronto. La bibliothèque recevra une partie du prix de vente si vous achetez auprès des commerçants suivants»: voilà le message que peuvent lire les internautes sur la page d’accueil de leur médiathèque. Ironie de l’histoire, l’ancien hôtel de ville avait été transformé en bibliothèque.

Depuis le 7 mars, celle-ci offre la possibilité d’acheter en ligne via son site Web. Lorsque les usagers font une recherche de livre, un gadget interactif «acheter maintenant» apparaît à l’écran. Cette option, disponible uniquement pour les livres imprimés, reconduit l’usager sur le site d’Indigo Books and Music. D’autres partenariats seraient actuellement à l’étude.

Comment cela fonctionne-t-il pour améliorer les finances du réseau des bibliothèques de Toronto ? Un pourcentage des ventes est reversé à la bibliothèque. La direction espère ainsi pallier le déficit de budget occasionné par la municipalité et financer des services et des acquisitions de collections spécifiques.

Cette idée de partenariat avec des sites marchands risque de faire des petits : la bibliothèque publique d’Ottawa travaille actuellement sur un projet semblable.


Marie-Pierre Laëns



Mercredi 13 mars 2013



Comment exploiter le filon : une leçon avec E.L. James


Après le raz-de-marée international de Fifty shades of Grey, Vintage Books, l’éditeur d’E.L. James publiera son nouveau titre le 1er mai : Fifty shades of Grey : Inner Goddess (a Journal).
Tiré à 125000 exemplaires, ce journal répondrait à la demande des lectrices d’E.L. James, qui souhaitent tellement savoir comment elle a commencé à écrire. Anne Messitte, l’éditrice de Vintage Books justifie : « Son histoire personnelle en tant qu'écrivain est une source d'inspiration pour de nombreuses femmes, et tenir un journal a été une étape importante dans son processus créatif ».

E.L. James proposera à ses lectrices dans son nouvel opus : une préface, des extraits de ses romans érotiques, des conseils d’écriture (oui, vous avez bien lu !), une liste de ses musiques préférées et bien sûr, des pages blanches… Comme si tout journal pouvait se transformer en best-seller !
 Pendant ce temps, de vrais auteurs ne sont pas publiés… Gageons que de toute façon, ce n’est pas Vintage Books qui l’aurait fait !

Marie-Pierre Laëns





Lundi 11 mars 2013.


Concentration éditoriale : le talent a-t-il encore une place ?
 



L’édition continue sa logique de concentration. La récente fusion du géant Penguin avec le non moins imposant Random House forme dorénavant le leader mondial de l’édition avec un chiffre d’affaires de 4 milliards de dollars. Et alors, me direz-vous ? En quoi cela concerne les amateurs de littérature ?

Une maison d’édition est-elle un commerce comme un autre ?
La logique derrière cette fusion tient à une nouvelle manière de gérer les maisons d’édition : pour contrer les distributeurs en ligne, la rentabilité doit primer, et ce sur chaque titre publié. L’édition devient ainsi une industrie comme une autre, une industrie dont chaque produit doit être rentable.
Jusqu’alors les profits générés par un best-seller permettaient une certaine prise de risque pour découvrir d’autres talents. Cette philosophie n’est plus de mise ; le best-seller ne nourrit plus le nouvel auteur, il le tue dans l’œuf. Chaque livre publié doit être rentable. Réduction de l’offre : voilà le résultat inéluctable de cette logique de gestion. Ou quand une maison d’édition oublie sa mission… culturelle. Ils sont nombreux les auteurs classiques, qui ne vendaient à leur début que quelques centaines d’exemplaires. Seraient-ils publiés s’ils débutaient aujourd’hui ? C’est loin d’être sûr.
Une logique de rentabilité systématique exclue toute prise de risque. Plus encore que de réduire l’offre, cela conduit à suivre la demande… Le travail d’édition serait ainsi réduit à sa plus simple expression : l’impression… 

La curiosité comme arme absolue contre l’appauvrissement culturel.
Existe-t-il un moyen de pression en tant que lecteur ou en tant que consommateur du produit livre, que l’on peut exercer ? Si on ne veut pas tomber dans les discours prêchi-prêcha, pas vraiment. Car un titre ne peut pas se substituer à un autre, tout au moins en littérature. La seule manière de résister à l’appauvrissement culturel est de cultiver sa curiosité, de partir à la découverte d’auteurs inconnus, de maisons d’édition qui éditent des talents. Et heureusement, il y en a ! Furetez dans les librairies ou sur le net, traquez les entrevues littéraires, explorez les blogs, vous allez découvrir ces maisons qui font du vrai travail d’édition : Alto, le Quartanier, La Mèche, Sonatine, Grasset, Finitude, Gallmeister, Gallimard… Je ne peux pas toutes les nommer : à vous de les découvrir et d’accompagner celles dont la philosophie colle à la vôtre.


Marie-Pierre Laëns



L’auteur d’Indignez-vous ! n’est plus.

 27 février 2013
Ancien diplomate et résistant, Stéphane Hessel est décédé dans la nuit de mardi à mercredi à l'âge de 95 ans.
Né en 1917 à Berlin, Stéphane Hessel arrive en France à l’âge de 7 ans. Pour la petite histoire (et celle du cinéma), il était le fils de Franz et Helen Hessel, de qui s’inspire, avec l'écrivain Henri-Pierre Roché, le trio Jules et Jim porté à l'écran par François Truffaut.

Naturalisé français en 1937, normalien, diplômé d'études supérieures de philosophie, Stéphane Hessel est mobilisé en 1939 et rejoint les Forces françaises libres en 1941. Arrêté par la Gestapo, il est déporté en 1944 à Buchenwald. Dès la Libération, il entame une carrière diplomatique puis politique.
Humaniste, militant, européen convaincu, Stéphane Hessel a connu un immense succès avec son ouvrage Indignez-vous ! (Éditions Indigène, ISBN : 979-10-90354-20-3), vendu à plus de 4 millions d'exemplaires dans près de 100 pays depuis sa sortie en octobre 2010.

La maison d’édition Autrement doit publier le 13 mars en France et le 9 avril au Québec son nouveau livre, A nous de jouer ! : de la protestation à l'action, dans lequel il interpelle les indignés et les jeunes générations en les exhortant à s'engager concrètement pour changer le monde, être les citoyens d'une authentique société mondiale et être acteur de sa vie.


Grand officier de la Légion d'honneur, Croix de guerre 1939-45, Rosette de la Résistance, Stéphane Hessel a publié, entre autres, Danse avec le siècle (1997), Dix pas dans le nouveau siècle (2002), Citoyen sans frontières (2008), Le Chemin de l'espérance avec Edgar Morin (2011), Engagez-vous (2011), livre d'entretiens avec Gilles Vanderpooten
.

Source : Livres Hebdo



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Les mangas en péril ?


Rien ne va plus au pays du soleil levant. La révolution du livre numérique met en danger l’un des flambeaux de la culture japonaise : le manga. Afin d’éviter le désastre, le ministère de la Culture vient de lancer un grand projet de formation destiné aux dessinateurs de manga et aux animateurs, dont le savoir-faire se heurte aux bouleversements du numérique. L’enjeu est de taille: pour le Japon seulement, 7 000 mangaka et 25 000 assistants travaillent pour 400 magazines publiés par 195 maisons d'éditions.

Beaucoup de mangaka ont appris dans les écoles ou sur le tas les techniques de dessin et l’art d’écrire. Mais les enseignants actuels ne maîtrisent pas les nombreuses techniques propres au numérique.


« Je ne connais pas un seul mangaka qui œuvre sur ordinateur de bout en bout »


Plusieurs medias reprennent à foison, cette citation du maître des mangas pour enfants Goro Yamada, édité chez Tokuma comics : «Je ne connais pas un seul mangaka qui œuvre sur ordinateur de bout en bout. L'adoption de l'outil numérique piétine, parce que beaucoup de mangaka jugent que ça va plus vite à la main. Ils n'ont personne pour les former aux logiciels spécialisés et du coup beaucoup y renoncent». Le célèbre mangaka Jiro Taniguchi abonde en ce sens et explique qu’il fait tout à la main, «parce que les techniques autres, il ne les connaît pas».


Les impératifs de production abondent dans le sens du numérique 


Le clivage entre tradition et technicité ne peut que s’accentuer et entraîner la disparition du manga fait au crayon. «Grâce à internet, il y a désormais de nouveaux espaces de publication et c'est très bien. Cela offre la possibilité d'une diffusion immédiate très étendue», souligne Monkey Punch.

Comme à chaque révolution technologique _ je pense notamment à celle de l’imprimerie_, certains craignent que les nouveaux outils favorisent une uniformisation des mangas et galvaudent le processus créatif. «C'est faux, car ce qui fait l'intérêt d'un manga c'est d'abord l'histoire et la façon dont elle est découpée, présentée», réplique Goro Yamada. La création se joue des cadres. Il y aura bien sûr des mangas alimentaires ; mais cela n’existe-t-il pas déjà ? Les grands créateurs trouveront leur voie dans ces formations. C’est une chance qu’un gouvernement soit si alerte sur ce qui forge l’identité culturelle d’un peuple. Le Japon, à ce titre, est malheureusement un cas d’exception.
Le débat autour du manga est exactement le même que celui de l’ensemble de la bande dessinée. Ce qui le rend toutefois particulier au Japon, c’est le nombre de professionnels impliqués et surtout qu’il constitue un véritable choix de société.


Marie-Pierre Laëns

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L’association « Cousins de personne » a publié le 15 février dernier le deuxième numéro de son webzine pour faire connaître aux Français et à l’ensemble de la francophonie la littérature du Québec.
Partant du constat selon lequel la francophonie littéraire demeure en France particulièrement  «hexagocentrée», l’auteure québécoise Mélikah Abdelmoumen et Marie-Noëlle Blais, libraire à la Librairie du Québec (Paris Ve) ont créé une association en août 2012, puis un webzine en s’entourant de plumes de talent.

Leur objectif : promouvoir en France la littérature québécoise, classique ou contemporaine. Au cousin d’Amérique, l’association substitue et préfère les « cousins de personne », insistant par le fait sur l’identité de la littérature québécoise, son unicité afin d’établir  une « réciprocité littéraire », selon Marie-Noëlle Blais.

«Nous sommes en réalité des millions de cousins de personne qui partageons une langue que nous travaillons tous avec le même amour mais selon des modalités et des cultures, des individualités différentes», ajoute-t-elle.

Déjà 3 000 abonnés à la newsletter de "Cousins de personne
"
Dans le numéro du 15 février, l’article de Nicolas Dickner, « Cet endroit qui ressemble à un terminus » se distingue particulièrement : « 
En vérité, tout cela est la chronique d’un épuisement. Je suis venu à bout de toutes mes obsessions. J’ai été américaniste, américano-latiniste, ambivalent, francophoniste, souverainiste, nordiciste, exogamiste, grégariste, confusionniste, montréaliste, individualiste – et me voici arrivé dans ce vaste endroit qui ressemble à un terminus : je crois désormais qu’il est sans intérêt de lire (ou de ne pas lire) un roman parce qu’il est québécois. Ne devrait-il pas être anecdotique que Jorge Luis Borges soit argentin, Haruki Murakami japonais, et Jacques Ferron québécois ? ».

 Car il ne s’agit pas de défendre la littérature québécoise parce qu’elle est québécoise, mais bien parce qu’elle recèle en son sein de véritables trésors que nul amateur de littérature, qu’il soit né à Marseille, Paris ou Singapour ne doit ignorer. Entre américanité et francité, la littérature québécoise ne peut être réduite à un ni, ni. Elle est plus qu’une littérature entre deux mondes, elle est un monde. Les Nicolas Dickner, François Barcelo, Éric Dupont, Naomi Fontaine, Martine Desjardins, Dominique Fortier, Marie-Hélène Poitras, Jean-Michel David… se distinguent par leur excellence. Et l’excellence est universelle… contrairement aux réseaux de distribution des livres, qui concourent à isoler de tels talents. Difficile d’être amateur de littérature québécoise et d’habiter en France.

Marie-Noëlle Blais souligne d’ailleurs que le manque de connaissance de la littérature québécoise dans l’Hexagone est due à des «problèmes de diffusion des livres qui sont pourtant souvent aisément disponibles lorsqu’on sait comment s’y prendre ». Un article a d'ailleurs été consacré à ce sujet dans le numéro 1 : "Comment trouver un livre québécois en France (pour les nuls)". Reste que lorsque c’est au lecteur d’apprendre comment se procurer un livre, cela en dit long sur la qualité du réseau de distribution et de diffusion de la littérature québécoise en France. « Cousins de personne » en fait plus à l’heure actuelle pour les auteurs québécois qu’aucun autre diffuseur présent dans l’hexagone.

Pour lire les chroniques de « Cousins de personne », rendez-vous à www.cousinsdepersonne.com


Marie-Pierre Laëns



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Le Dan Brown nouveau ...

arrive au printemps. Les éditions J.C. Lattès publient ce futur best-seller, qui mettra à nouveau en scène Robert Langdon, le héros du  DaVinci CodeAnges et Démons et du Symbole perdu. Cette fois, l'intrigue plongera le lecteur dans l'Enfer de Dante, d'où le titre du dernier opus de Dan Brown : Inferno.

"Bien que j'aie étudié l'Enfer lorsque j'étais étudiant, ce n'est que récemment, en faisant des recherches à Florence, que j'en suis venu à apprécier l'influence durable du travail de Dante sur le monde moderne," dit Brown.

Avec ce nouveau roman, l’auteur veut emmener ses lecteurs dans un voyage balisé de symboles, de codes mystérieux et de passages secrets.

Sonny Mehta, le directeur éditorial de Knopf Doubleday Publishing Group, explique le succès mondial des romans de Dan Brown par ses talents combinés de conteur, de recherchiste, et son habileté à intégrer les symboles et les codes dans ses intrigues.

Est-ce qu'une oeuvre aussi dense que l'Enfer de Dante offre un terrain adéquat pour y bâtir l'oeuvre d'un best-seller ? Nous le verrons le 15 mai.

Marie-Pierre Laëns

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